N° 9 - Avril 2013
ISSN : 1772-7200
Le Saint-Sépulcre est, pour les chrétiens, le Lieu saint par excellence. Il fut érigé par la volonté d’un empereur, Constantin Ier, sur l’emplacement du Golgotha, roc sur lequel fut crucifié Jésus, et, à quelques dizaines de mètres de là, sur celui du tombeau présumé du Christ ressuscité. Maintes fois reconstruit depuis l’époque constantinienne, notamment suite aux destructions perpétrées lors des diverses invasions perses puis musulmanes, le complexe conserve aujourd’hui encore une aura particulière. L’étudier, c’est rencontrer l’histoire tant religieuse que politique et culturelle de l’Occident et du Moyen-Orient. À l’occasion de l’exceptionnelle présentation du trésor du Saint-Sépulcre en France au château de Versailles et à la maison de Chateaubriand, Religions & Histoire invite ses lecteurs à revivre la formidable histoire d’un lieu à nul autre pareil.
Samedi après-midi de printemps. Dans la douceur du jour, les étroits souks de la vieille ville fourmillent de pèlerins et de touristes tout à leurs achats de souvenirs. Dans le brouhaha de la foule s’élève soudain le son de battements réguliers. Ce sont les kawas, la «garde suisse» des autorités religieuses chrétiennes de la ville. Revêtus de leur culotte bouffante aux galons dorés, coiffés du tarbouche de feutre rouge, sabre à la ceinture, ils frappent le sol de leurs bâtons pour ouvrir le chemin aux franciscains. Bon gré mal gré, la foule s’écarte pour laisser passer le cortège des Frères mineurs qui escorte vers l’église du Saint-Sépulcre le patriarche latin de Jérusalem. Nous sommes en 2013, et cela fera bientôt huit cents ans que les franciscains sont présents en Terre sainte.
Auteur : Marie-Armelle Beaulieu
Magazine : Religions & Histoire hors-série n° 9 Page : 66-71