N° 8 - Octobre 2012
ISSN : 1772-7200
L’histoire de Chypre s’est tissée au fil des conquêtes, des mélanges, des échanges. Hellénisée depuis l’Antiquité, l’île a ensuite connu des maîtres divers qui, chaque fois, ont apporté avec eux une culture bientôt assimilée en un syncrétisme original. Terre de l’Empire romain d’Orient, carrefour des croisés puis royaume franc, colonie vénitienne ou prise de guerre ottomane, Chypre est à la fois multiple et unique. Unique par la culture et les arts qu’elle a développés au fil des siècles, multiple par ses habitants dont la langue et la religion varient selon les époques. Aujourd’hui encore, la délicate question de la cohabitation entre des peuples de confessions différentes se pose en Chypre. À l’heure ou elle prend la présidence du conseil de l’Union européenne, il était temps de rendre justice aux trésors d’une île à nulle autre pareille.
L’île de Chypre, connue depuis l’Antiquité pour sa brillante civilisation et les richesses de ses terres, est devenue une importante province de l’Empire romain d’Orient dès le IVe siècle et a obtenu le privilège de former une Église autocéphale. Sous la tutelle byzantine, Chypre s’est considérablement développée et a gardé une certaine prospérité en dépit de la présence des Arabes du VIIe au Xe siècle, des Latins du XIIe au XVIe siècle et enfin des Ottomans jusqu’au XIXe siècle. Cet essor constant a favorisé la fondation de grands établissements monastiques, semés un peu partout dans l’île, et permis une importante production livresque entre les XIe et XVIe siècles. La présence sur l’île de metochia (annexes) des monastères orthodoxes de Jérusalem et les rapports étroits qu’entretenait Chypre avec les régions voisines ou plus lointaines ont contribué à une large diffusion de la culture écrite chypriote par le biais des échanges de scribes et de livres.
Auteur : Elisabeth Yota
Magazine : Religions & Histoire hors-série n° 8 Page : 46-49