N° 7 - Avril 2012
ISSN : 1772-7200
On a beaucoup écrit sur la figure d’Auguste. Ce fils adoptif du grand Jules César qui parvint à écarter ses rivaux pour devenir le seul maître de Rome a, il est vrai, de quoi fasciner. Son œuvre politique, inscrite dans une volonté sans cesse affirmée de restaurer la République après des décennies de guerres civiles, a donné naissance à un monde nouveau dirigé par un homme, le princeps, premier des Romains. Quels furent la place et le rôle de la religion, indissociable de la chose publique, dans ce plan de reconstruction? Alors qu’il apparaît souvent chez les historiens modernes comme le grand réformateur, voire le sauveur de la religion romaine, Auguste se présentait plutôt pour sa part comme le restaurateur de la pratique et des croyances ancestrales. Qu’en est-il vraiment? À travers les vestiges archéologiques, les textes, les arts, retrouvons le sens et la portée de l’action augustéenne en matière religieuse et voyons comment Octavien devenu Auguste a su réinventer la religion de sa patrie.
Les textes des antiquaires et des érudits gravitant autour d’Auguste font largement écho aux entreprises de restauration religieuse menées par le prince. Ils privilégient Rome comme vitrine éclatante de ces efforts visant à refonder la religion publique?; fêtes, prêtrises et temples de l’Vrbs bénéficient d’un investissement visible et particulièrement lisible dans les sources dont disposent aujourd’hui les historiens. Pourtant, de nombreux indices signalent que l’action d’Auguste ne s’est pas arrêtée aux portes de Rome. L’Italie fut elle aussi le terrain d’opérations religieuses liées à son vaste programme de résurrection des institutions républicaines.
Auteur : Audrey Bertrand
Magazine : Religions & Histoire hors-série n° 7 Page : 48-53