N° 54 - Janvier/Février 2014
ISSN : 1772-7200
L’au-delà. Images de brasiers aux supplices innombrables, visions idylliques des félicités réservées aux justes… Mais encore? Pétri de culture chrétienne, fût-ce sans en être pleinement conscient, l’homme occidental tend à associer, de manière très restrictive, l’au-delà à ces deux lieux antithétiques, le paradis et l’enfer. Ces espaces dédiés à la récompense et au châtiment sont ancrés dans notre imaginaire. Pourtant, ce ne sont pas les seuls lieux que l’on ait inventés, conceptualisés à travers le monde. Les religions n’ont jamais manqué d’inspiration en la matière! Des points communs se retrouvent d’une civilisation à l’autre, mais des différences aussi, liées à l’histoire, à la culture, au contexte propres à chacune. C’est un panorama, inévitablement superficiel – le sujet est si vaste! –, de ces diverses représentations du monde de l’après-mort que proposent les prochaines pages.
Dans la cosmologie bouddhique, largement inspirée des cultures védiques et hindoues, l’individu est prisonnier du cycle des renaissances conditionnées (samsara) qui le fait renaître dans six mondes possibles: monde des dieux, des enfers, des humains, des animaux, des êtres affamés et des dieux jaloux. Ces mondes se subdivisent à leur tour en plusieurs catégories, à l’exception du monde humain. Le but ultime des bouddhistes est l’obtention de l’éveil, la libération qui permet de ne plus être soumis au cycle des renaissances et des morts conditionné par les «trois poisons» que sont la soif, la colère et l’ignorance. Mais la majorité des fidèles cherchent en réalité à renaître sous forme humaine ou divine; ils peuvent aussi espérer accéder à une sorte de paradis, la terre pure d’un bouddha, où ils pourront s’assurer la libération ultime au cours de leur prochaine existence.
Auteur : Cécile CAMPERGUE
Magazine : Religions & Histoire n° 54 Page : 62-65