N° 53 - Novembre/Décembre 2013
ISSN : 1772-7200
Figure chérie de l’art sacré, Marie Madeleine est sans doute l’un des personnages les plus fameux du Nouveau Testament. Pourtant, elle est aussi singulièrement méconnue. D’abord, parce qu’on peine parfois à l’identifier: est-elle Marie de Magdala, Marie l’Égyptienne, Marie, soeur de Marthe et de Lazare? Ensuite, parce que sa légende et son rôle ont été diversement interprétés au fil des siècles. Mais cette héroïne biblique à la fois faillible et élue, pécheresse avant que d’être sauvée, n’en reste pas moins proche des fidèles. Beauté du corps et beauté de l’âme sont réunies dans cette sainte qui, depuis bien longtemps, a franchi le seuil de la religion pour investir le champ des arts et des lettres – champ auquel Religions & Histoire ouvre grand ses pages pour ce dossier exceptionnel, à l’image de Madeleine.
La logique du respect des femmes, telle que Sarah Kofman l’a exposée à partir du discours des philosophes Rousseau et Kant, est ambivalente, les femmes étant caractérisées soit par une sexualité idéalisée, soit par une sexualité dangereuse ; dans le champ de la peinture, chaque figure féminine singulière rejoue cette division de manière spécifique et complexe. Mais parmi toutes les femmes, le cas de Marie Madeleine, pécheresse repentie devenue sainte, est particulièrement remarquable.
Auteur : Anaïs FRANTZ
Magazine : Religions & Histoire n° 53 Page : 50-53