N° 51 - Juillet/Août 2013
ISSN : 1772-7200
Jésus-Christ est partout dans l’art médiéval. Normal, pensera-t-on, puisque le christianisme infuse alors toutes les dimensions de la société. Pourtant, cette présence ne va pas de soi. L’époque tardo antique n’avait-elle pas d’ailleurs bien souvent préféré user de signes ou de symboles pour évoquer le Fils de Dieu? Grâce au dogme de l’Incarnation, les artisans et les artistes peuvent montrer Dieu puisqu’Il a lui-même accepté de se faire homme; mais d’emblée, les questions se multiplient, débattues par les théologiens, discutées lors des conciles et sources de recherches artistiques nombreuses: comment figurer les deux natures du Christ? Comment représenter dans la matière le divin? Comment aussi éviter le culte idolâtrique de ses images? C’est à la découverte de ces interrogations et des formes prises par la figuration du Christ de l’époque antique à l’aube de la Renaissance que convie ce nouveau dossier.
Au commencement était la Torah. Le dieu qui y est dépeint est un partenaire actif en constante interaction avec son peuple et ses élus. Dire que le dieu de la Bible est un dieu anthropomorphe est un lieu commun; non seulement il a une forme, mais il est aussi sujet à des émotions, il punit ou rétribue, en fonction du bien-fondé des actions de son peuple. La diversité des appellations divines dans la Bible peut sembler opposée au monothéisme. C’est qu’il ne faut pas confondre «dieu unique» et «dieu un».
Auteur : Sandra Valabregue
Magazine : Religions & Histoire n° 51 Page : 24-25