N° 49 - Mars/Avril 2013
ISSN : 1772-7200
Des peintures préhistoriques aux bestiaires médiévaux, des sacrifices offerts dans la Grèce antique aux mythologies celtique et scandinave, partout et toujours l’animal semble occuper une place de choix dans les pratiques et croyances religieuses. Pourquoi? Quelle fonction lui est dévolue? Quel est son statut par rapport à l’homme, que d’aucuns considèrent comme un animal lui aussi? Et par rapport aux dieux? Explorant diverses aires culturelles et époques, ce dossier entend apporter des éléments de réponse. Il est bien entendu loin d’être exhaustif, et ne prétend pas l’être : tant de religions auraient pu être convoquées ! Mais il eût alors fallu publier un livre… Espérons simplement que ces quelques pages constitueront une ouverture stimulante sur un sujet inépuisable.
La Bible hébraïque, composée sur mille ans environ, possède deux spécificités de taille. Ce monument est la pure et magnifique expression du judaïsme, première foi structurée au dieu unique. Composé jusqu’au tournant de l’ère chrétienne, il s’est nourri d’influences diverses, venues en premier lieu du Proche-Orient, notamment de Mésopotamie. Défendant, proclamant farouchement le culte d’un seul dieu, la Bible a puisé dans le symbolisme animal des divinités environnantes afin de signifier la toute-puissance de Yahvé de manière allégorique. De fait, alors que les polythéismes contemporains escortent leurs grandes figures divines d’animaux chargés de sens, le judaïsme antique tranche la question et affirme que Dieu ne peut être associé à une figure animale. Unique, omniscient, il dirige tout, l’homme comme les bêtes. Ce qui explique, en partie, les sacrifices animaux perpétrés dans le Temple de Jérusalem.
Auteur : Pierre CHAVOT
Magazine : Religions & Histoire n° 49 Page : 28-31