N° 40 - Septembre/Octobre 2011
ISSN : 1772-7200
Réduisant souvent le chiisme au système politique des mollahs au pouvoir en Iran depuis la révolution islamique, l'opinion publique semble oublier que cette religion a constitué, depuis toujours et dans toute sa diversité, une des traditions les plus décisives et les plus riches de l'islam sur les plans spirituel et intellectuel. Le présent dossier tente d'y remédier avec rigueur, clarté et érudition en présentant quelques aspects parmi les plus pertinents de cette religion aussi complexe que méconnue. Dans ce numéro de votre revue - Histoire des religions.
Le surinvestissement du champ politique par le clergé chiite depuis quarante ans en Iran, en Irak et au Liban tout particulièrement, éclipse souvent certains courants de pensée importants de la pensée chiite duodécimaine. Ainsi les confréries soufies et l'école théologico-mystique shaykhie restent-elles relativement méconnues. Ces courants ont en commun la large place accordée à la mystique et à l'enseignement ésotérique des imams historiques en dépit de différences d'interprétations profondes. C'est certainement au cours de la seconde moitié du XIXe siècle que ces écoles de pensées furent les plus influentes, à une période où le clergé rationaliste (usuli) poursuivit son évolution. La hiérarchisation de ce dernier continua de se former autour de la maîtrise de l'ijtihad (l'effort d'interprétation personnel du docteur de la Loi) et le droit (fiqh) devint la clef de voûte de l'enseignement religieux.
Auteur : HERMANN Denis
Magazine : Religions & Histoire n° 40 Page : 34-39