N° 3 - Mars 2010
ISSN : 1772-7200
Cluny fête ses 1100 ans. C'est en effet en 909 ou 910 que, selon la légende, Bernon partit avec douze moines jurassiens pour fonder l'abbaye de Cluny, à la demande du comte Guillaume d'Aquitaine. Pour fêter cet anniversaire, Religions et Histoire propose une réflexion sur le monachisme – dont l'ordre clunisien fut un grand représentant au Moyen Âge – en Occident mais aussi ailleurs dans le monde. Car le monachisme n'est pas exclusivement chrétien. Nombreuses sont les religions qui proposent des modèles de vie comparables. Allons donc à la rencontre des moines d'ici et d'ailleurs, d'hier et d'aujourd'hui, pour comprendre ce que signifie « être moine ».
La recherche et l'acquisition du savoir, souvent accompagnées d'entreprises de transmission de l'érudition, sont des activités importantes dans la vie des moines, qu'ils soient chrétiens, bouddhistes, taoïstes, hindouistes… Nombre de ces religieux sont des lettrés et constituent parfois même une élite capable de façonner un savoir universitaire. Pensons aux activités intellectuelles intenses menées par les dominicains dès le début du XIIIe siècle. Plus loin de nous, certains temples bouddhistes au Tibet et au Népal constituent également des exemples parlants de lieux donnant accès aux savoirs érudits ou au moins à une instruction de base. Ces grands monastères offrent aux moines qui en sont désireux la possibilité de suivre de véritables cursus d'études élémentaires, secondaires puis supérieures. Ils peuvent alors connaître parfaitement les textes se trouvant à la base de tous les rituels qu'ils doivent exécuter. Ainsi, la lecture quotidienne des textes dans le cadre de la prière et leur pratique donnent corps à la vie communautaire ou érémitique et participent, jusqu'à un certain point, de la culture spécifique des moines et de leur réalité propre.
Auteur : Anna Poujeau
Magazine : Religions & Histoire hors-série n°3 Page : 48-51
Date : 02/03/2010