N° 29 - Novembre/Décembre 2009
ISSN : 1772-7200
La religion des anciens Égytpiens dans ce numéro de votre revue d'histoire des cultes. Alors que de récentes tensions entre le musée du Louvre et le Caire ont fait tout récemment la une des journaux, remettant à l'honneur d'une façon inattendue l'importance des recherches archéologiques menées conjointement par la France et l'Égypte (et les éventuels « dérapages » que cela peut occasionner), ce dossier invite à une redécouverte sereine et approfondie de ce que fut la religion des anciens Égyptiens, au-delà des légendes et préjugés coriaces. Et l'on y découvre que la réalité historique vaut tous les contes...
Depuis l'arrivée en Égypte des premiers mercenaires grecs engagés au service des rois saïtes, au VIIe siècle avant notre ère, jusqu'à l'époque où les derniers prêtres égyptiens païens inscrivirent sur le toit du temple de Philae, en 452 de notre ère, les ultimes témoignages
de leur religion, la vallée du Nil fut, pendant plus d'un millénaire, le théâtre de la cohabitation
entre hellénisme et culture égyptienne de tradition pharaonique. Fidèles grecs et égyptiens, parfois bilingues et adeptes des deux systèmes religieux, confrontèrent les figures de leurs divinités respectives dans ce véritable laboratoire des interactions culturelles.
À une extrémité du spectre des interférences, certaines manifestations religieuses demeurèrent parfaitement intactes et insensibles à la présence de la religion voisine ; à l'autre extrémité,
de nouvelles formes surnaturelles composites furent créées en agglomérant les qualités
et personnalités de dieux des deux panthéons. Bien souvent cependant, les contemporains
des Ptolémées et des empereurs restèrent à mi-chemin entre ces deux attitudes,
en juxtaposant dans leur esprit et dans leurs actes pieux les noms, les images et les rituels attachés aux puissances divines helléniques et indigènes.
Auteur : Frédéric Colin
Magazine : Religions & Histoire n° 29 Page : 56-61
Date : 16/11/2009