N° 27 - Juillet/Août 2009
ISSN : 1772-7200
À l'heure où la plupart des Occidentaux partent en vacances, le voyage déploie tout son pouvoir de séduction. Ne font-elles pas rêver, les destinations ensoleillées où les apôtres ont été appelés à se rendre : Rome (Pierre), l'Achaïe (André), l'Inde (Thomas), l'Asie Mineure (Jean), l'Espagne (Simon)… ? Et pourtant, les apôtres rechignent à partir. Non pas tellement parce que les voyages étaient périlleux, mais parce que la tâche qui les attendait n'était pas de tout repos. Mandatés par le Christ pour proclamer l'Évangile dans le monde entier, les apôtres vont se heurter à des résistances locales impitoyables allant jusqu'à causer leur martyre. Mais les apôtres ne font pas que sillonner la terre habitée. Leurs déplacements sont aussi, parfois, verticaux. C'est pourquoi ce dossier inclut les voyages dans les cieux ou dans les enfers, qui ne sont pas intrinsèquement différents des voyages terrestres, quoiqu'ils relèvent d'une tradition littéraire spécifique : l'apocalyptique. Bien que le divertissement soit une composante majeure de ces récits, il ne saurait occulter leur visée édifiante et symbolique : les Actes apocryphes d'apôtres, comme les apocalypses apocryphes, tiennent un discours sur la destinée humaine. Dans votre revue d'histoire spécialisée dans les religions.
Dans les Actes des Apôtres du Nouveau Testament, l'apôtre Pierre – et non Paul – est présenté comme celui qui, le premier, annonce l'Évangile aux païens de la côte syro-phénicienne notamment – où il se trouve en compétition avec un magicien, Simon (Actes 8,9-24). Les Actes de Pierre et les Pseudo-Clémentines complètent le récit biblique de l'opposition entre Pierre et Simon le Mage en y ajoutant le motif littéraire du voyage. C'est ainsi à Rome et à Antioche, et non plus en Samarie, au terme d'un long périple, que les deux textes situent la victoire de l'apôtre sur le magicien.
Auteur : Dominique CÔTÉ
Magazine : Religions & Histoire n° 27 Page : 36-39
Date : 27/07/2009