N° 23 - Novembre/Décembre 2008
ISSN : 1772-7200
C'est peu avant 1200 que le terme ?cathare? apparaît pour la première fois dans les chroniques médiévales. Il désigne, non sans ironie, un groupe de dissidents présentés comme des ?sorciers adorateurs du chat? ou des ?fous de pureté?. Qualifiés par ailleurs d'?apôtres de Satan?, les intéressés se nommaient eux-mêmes, simplement, ?bons chrétiens? ou ?apôtres du Christ?. Qui étaient donc ces croyants que l'Église qualifia d'hérétiques et qu'elle fit pourchasser d'abord par les armes, lançant la croisade contre les albigeois (1209-1229), puis par la redoutable Inquisition ?
Le soufisme est une des formes spirituelles de l'islam. Selon la tradition, ce courant mystique musulman, présent tant en Europe qu'en Afrique et en Asie, remonterait à l'époque du prophète Muhammad, au VIIe siècle de notre ère. Aujourd'hui encore, il désigne diverses voies d'investigation mystique (turuq, pluriel de tariqa) visant à percer le mystère divin. Mais quelles que soient les différentes pratiques, les moyens d'accéder à la connaissance absolue sont tous fondés sur la norme islamique. De fait, le soufi se conforme aux trois messages de l'islam : l'obéissance aux rites façonnés par la loi divine extérieure (shari'a) ; la vérité de Dieu ou loi intérieure qui fait appel à l'expérience mystique de l'amour (haqiqa) ; et l'enseignement du Prophète (sunna).
Auteur : Malika SUIRE
Magazine : Religions & Histoire n° 23