N° 22 - Septembre/Octobre 2008
ISSN : 1772-7200
Jésus n'était pas chrétien. Il est désormais acquis qu'il n'a jamais voulu donner naissance à une religion autre que celle à laquelle il appartenait pleinement, le judaïsme. Pourtant, alors qu'il annonçait l'imminence du Royaume de Dieu, la communauté des premiers disciples de Jésus s'est transformée en Église. Comment le mouvement des disciples de Jésus s'est-il, peu à peu, affranchi du judaïsme pour constituer une religion à part entière, et dans quel contexte ? Pour répondre à ces questions, il convient de ne pas se cantonner à l'étude des livres dits canoniques (ceux du Nouveau Testament) mais d'ouvrir la recherche aux textes qui seront plus tard qualifiés d'apocryphes.
Avant le IIe siècle de notre ère, ce qu'on appelle de manière anachronique
le judaïsme est en réalité une religion aux contours fort diversifiés, tant sur
le plan de ses croyances que de ses pratiques. Il n'y a alors pas d'autorité religieuse reconnue en dehors du sacerdoce du Temple de Jérusalem, dont
le pouvoir effectif ne dépasse pas les limites de la Ville sainte. De ce fait,
les divers groupes et courants religieux, dont certains sont apparus au IIe siècle avant notre ère, se disputent le pouvoir, y compris à Jérusalem.
Auteur : C. Mimouni Simon
Magazine : Religions & Histoire n° 22 Page : 40-46