Religions & Histoire hors-série n° 2
Les papes en Avignon (1309-1403)

N° 2 - Décembre 2009

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8,50 €

ISSN : 1772-7200

L'histoire de la papauté d'Avignon – ou plutôt celle des papes d'Avignon, tant la personnalité de chacun a marqué son temps – est de celles dont tout le monde a entendu parler sans vraiment savoir de quoi il s'agit. Que des papes aient quitté Rome pour Avignon mérite explication. Le scandale historique du Grand Schisme, qui voit s'affronter des papes romains et des papes avignonnais (ceux que l'historiographie nomme antipapes), est un sujet digne d'une étude plus approfondie que celle que propose l'enseignement général, où ce déchirement majeur de la chrétienté paraît n'avoir été qu'une broutille… À côté de l'histoire politique, il y a également les formidables constructions (le palais mais aussi les remparts, les édifices religieux), l'essor des arts et des lettres que les papes d'Avignon patronnèrent, s'entourant des plus grands artistes et artisans de leur temps pour créer cette autre capitale de la chrétienté.Tout invitait à une étude rigoureuse autant que passionnée de cette époque de l'histoire française et européenne trop souvent occultée : puissent ces quelques pages lui rendre justice.

Articles

Avignon avant Avignon. Pourquoi le pape choisit-il Avignon ?

Ce printemps 1309, le pape Clément V (1305-1314) s'installe à Avignon. Il ouvre un cycle de soixante-dix ans qu'on appelle la « papauté d'Avignon », quoique les Italiens, inspirés depuis le XIVe siècle par le poète Pétrarque, ne cessent d'en parler comme de la « captivité de Babylone ». Si l'on veut y ajouter le temps du Grand Schisme où un pape s'accroche à Avignon tandis que l'autre a rétabli son siège à Rome, cela fait plus d'un siècle. Ce n'est pas une parenthèse. Mais pourquoi Avignon ? Quelle mouche a piqué le pape Clément pour qu'il renonce à Rome, la cité où se conserve la mémoire du triomphe de tous les empereurs, depuis le païen Octave Auguste jusqu'à Charlemagne, Otton III, Frédéric Barberousse ? Rome, la cité où siège le pape depuis le temps de saint Pierre. Rome où il trône depuis que Charlemagne l'a fait le maître d'une part de l'Italie. Rome, le lieu de tous les couronnements (des pontifes comme des empereurs). Chef d'une Église qui se dit universelle, le pape n'est-il pas un souverain à l'égal des rois ? Boniface VIII (1294-1303) l'a affirmé hautement et certains rois en conviennent sans l'avouer trop fort. Clément V en est conscient : il ne peut déroger à son statut. Le pape ne peut en effet vivre sans sa suite de serviteurs, d'officiers de bouche et d'administration, sans son gouvernement constitué par les grands dignitaires que sont les cardinaux (au nombre de vingt-quatre en 1309). Pourquoi alors renoncer à l'immense Rome pour se blottir dans une cité minuscule ? L'Italie est un cheval rétif, les Romains sont un peuple turbulent. Mais cela suffit-il à justifier l'abandon de Rome et le choix d'Avignon ?

Auteur : Guy Lobrichon

Magazine : Religions & Histoire hors-série n° 2 Page : 10-15

Date : 14/12/2009

Le Grand Schisme et les papes en Avignon (1378-1417)
La construction du palais des Papes
La chapelle Saint-Martial et les fresques de Matteo Giovannetti
La collection de sculptures du palais
Ut pictura poesis. Simone Martini à Avignon
Les manuscrits enluminés des papes d'Avignon
Portraits des neuf papes d'Avignon
Une journée dans la vie d'un pape
Le pape à table
La justice au cœur du pouvoir pontifical avignonnais
La vie quotidienne à Avignon au XIVe et au début du XVe siècle
Les Juifs du pape
Avignon et le Comtat Venaissin sous les papes romains. La légation d'Avignon, du XVe au XVIIIe siècle